Une réédition de la thèse de fin d’études de 3e cycle du chercheur Jean-Alain Goudiaby a été présentée au public, hier, au cours d’une cérémonie tenue au siège de l’Harmattan Sénégal.

L’ouvrage, intitulé ‘’L’université et la recherche au Sénégal à la Croisée des chemins : Entre héritages, marché et réforme LMD’’, se penche sur les problèmes de l’Enseignement supérieur national.

L’Harmattan Sénégal a abrité, hier mercredi, la cérémonie de présentation de l’ouvrage du chercheur Jean-Alain Goudiaby, une réédition de sa thèse, publiée en 2004 au sujet de l’Enseignement supérieur au Sénégal, particulièrement à la lumière de l’instauration du système LMD. Intitulé ‘’L’université et la recherche au Sénégal à la Croisée des chemins : entre héritages, marché et réforme LMD’’, cet opus de 388 pages fait état des résultats des travaux du chercheur alors qu’il poursuivait des études de 3e cycle à Toulouse, en France.

Ladite cérémonie s’est tenue en présence des professeurs Mamadou Sankaré, mathématicien, Ibou Sané, sociologue, et Abdoulaye Sané, de l’ANAC Sup. Le premier a eu la charge de représenter le ministre de l’Enseignement Supérieur, empêché, et le dernier, celle de faire une présentation synthétisée de l’ouvrage au public. Le Directeur de l’Harmattan Sénégal, Abdoulaye Diallo, a dirigé  la cérémonie, saisissant cette occasion pour rappeler aux chercheurs et Universités locaux la nécessité de faire davantage publier leurs travaux afin que le plus grand nombre puisse en bénéficier.

D’ethnie Diola, Jean-Alain Goudiaby a fait ses études à l’UGB puis a poursuivi en France pour son 3e cycle. Il explique le choix de son sujet de recherche par un besoin de comprendre de manière intrinsèque le système qui a fait de lui le chercheur qu’il est : ‘’J’ai souvent entendu dire que le système ‘’formait des chômeurs’’, ou que ‘’des chercheurs qui cherchent on en trouve mais des chercheurs qui trouvent on en cherche’’… D’où ce questionnement, cette envie de susciter le débat. ‘’Une vérité scientifique étant par définition vraie jusqu’à ce qu’on la prouve incorrecte. C’est donc une thèse en sociologie pour comprendre le système qui m’a formé’’, explique l’auteur.

Qualifié ‘’d’ouvrage important’’ parce que donnant une occasion de réfléchir sur un système qui ‘’pose problème’’, cela d’autant plus vrai au regard de la crise de l’Enseignement supérieur que vit actuellement le pays, l’opus a été analysé et discuté sous le prisme de la trinité méthodologique inhérente à la construction intellectuelle qui en sous-tend la rédaction. Ainsi, il s’est agi de développer les trois dimensions essentielles de l’approche suivie par l’auteur que sont l’héritage institutionnel ou colonial, les mutations culturelles et la logique ou l’orientation marchande inhérente au système actuel de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Une problématique résumée dans la présentation du Pr. Sène : ‘’Rendre compte de la dynamique de construction et des enjeux du développement du système d’enseignement supérieur et de recherche, c’est faire cette sociohistoire dudit système grâce à une méthode compréhensive nous permettant de découvrir et répondre aux enjeux du développement, en intégrant les contraintes internes et externes auxquelles le système est confronté (…). L’élargissement de la carte universitaire du Sénégal ne se fera pas sans bouleverser l’architecture encore présente au Sénégal’’, croit savoir le sociologue.

Sophiane Bengeloun