Le directeur du Centre d’incubation "Innodev/UCAD Institute’’, Dr. Cheikh Mouhamed Fadel Kébé, a déclaré mardi que le développement d’un Etat est inconcevable, sans la participation effective des chercheurs universitaires.

"Les recherches des universités doivent être en mesure de régler certains besoins du pays. Quand une université ne peut pas régler les problèmes de l’agriculteur, les problèmes de santé basiques, le problème de la connectivité, je pense qu’elle n’a pas sa raison d’être dans une société’’, a-t-il estimé.

Cheikh Mouhamed Fadel Kébé intervenait lors de la Conférence internationale sur l’innovation et les solutions interdisciplinaires pour les zones défavorisées (Intersol 2017).

Il a indiqué que le constat aujourd’hui est que ‘’de plus en plus la recherche est cloisonnée, en ce sens qu’on voit des gens qui se rencontrent entre informaticiens, entre mathématiciens, et on essaie de faire une couche du sol pour essayer de trouver des solutions’’.

"Si, aujourd’hui, nous ne réglons pas nos besoins, les besoins basiques de nos pays, je ne pense pas que ce sont les pays du Nord qui vont les régler. Et donc, c’est tout le sens que revêt cette conférence’’, a souligné M. Kébé.

D’après lui, "il y a beaucoup de contrainte, parce que les gens arrivent du fait de l’exode rural, parce qu’ils n’ont pas d’argent et ça créé une certaine instabilité, et les moyens sont démunis’’. Il estime que cela "se traduit’’ en un mot par ‘’des conditions beaucoup plus difficiles’’.

"La collaboration des universités […] va mettre [aux] chercheurs [le pied] à l’étrier, pour leur demander de continuer de faire des recherches d’excellence, mais pour leur dire que la recherche d’excellence n’est pas seulement de l’innovation de rupture’’, conclut le Cheikh Mouhamed Fadel Kébé.