Situation universitaire : Le Recteur sort une lettre pour « combler le gap d’informations » !

Voici la lettre du Recteur de l'UGB, le Pr Baydallaye KANE

Lettre du Recteur à la communauté
Prof. Baydallaye Kane

Beaucoup d’acteurs de notre université ont déploré le manque d’informations par rapport à ce qui s’est passé le vendredi 27 mai 2016. Cette Lettre à la communauté comble ce gap en tenant compte de l’évolution de la situation.

Dans le cadre du portage d’une plate forme revendicative qu’elle a élaborée et soumise à la Direction du CROUS

(acquisition de 4 bus; accélération de l’installation des modules du CROUS pour améliorer l’hébergement des étudiants; achat de 2000 matelas; organisation de la quinzaine de l’hygiène), la Commission sociale a lancé un mot d’ordre de « Journées sans tickets » (« JST »). Malgré mon investissement personnel dans la médiation et mes appels répétés à l’apaisement, la Commission sociale s’est montrée intransigeante.
Il leur avait été expliqué que les « JST » comme forme de lutte étaient inacceptables en raison, notamment, du manque à gagner qu’elles faisaient subir au CROUS. Ce qui était en cause, ce n’était ni la légitimité des revendications encore moins le droit de défendre les intérêts des étudiants, mais la forme de lutte utilisée.
Ayant constaté le radicalisme malgré plusieurs jours de médiation, j’ai décidé de réquisitionner les forces de l’ordre pour sécuriser les restaurants et mettre un terme à une irrégularité, conformément à la réglementation et aux franchises universitaires.

Le vendredi 27 mai 2016, vers 13h, sous la direction du Président de séance de la CESL et du Secrétaire général de la Commission Sociale, une quinzaine d’étudiants ont forcé l’entrée et envahi mon bureau, dans un bruit indescriptible. Le Président de séance a fermé la porte et mis la clé dans sa poche, assumant ainsi la séquestration du Recteur, du Conseiller spécial et du chargé de protocole du Recteur. Ils ont exigé de moi l’ordre d’évacuation des gendarmes, ce que j’ai refusé. Je les ai enjoints de sortir immédiatement de mon bureau. Au bout de trente minutes environ, ayant constaté ma fermeté à ne pas obtempérer, ils sont repartis.
Une demi-heure plus tard, une seconde vague revient dans mon bureau, dans les mêmes conditions (forcing, cris) pour exiger la libération de leurs camarades qui venaient d’être interpellés par les gendarmes. Là encore, je suis resté sur la même position de fermeté. Quand les esprits se sont calmés, j’ai promis de parler aux forces de l’ordre pour savoir ce qui s’est passé, étant entendu qu’il n’était pas question de lever la réquisition dans ces conditions.
Vers 15h, alors que le Recteur et ses assistantes étaient allés en pause, un troisième groupe revient au Rectorat, défonce la porte du couloir menant au cabinet ainsi que celle des assistantes, emportant ordinateurs, scanner, photos des recteurs, etc. Plus tard, sous la pression des gendarmes et avec la médiation d’anciens membres de la CESL, le matériel sera restitué.
Depuis 1994, la séquestration d’une composante n’avait plus eu lieu à l’UGB car tout le monde avait compris que c’était là une des pires formes de violation des franchises universitaires.

Malgré ce qui s’est passé, l’Assemblée de l’Université, en sa séance du mardi 07 juin 2016, après avoir condamné fermement les actes posés au Rectorat, a recommandé l’apaisement, en prenant acte des excuses verbales présentées par le Président de séance de la CESL. C’est ainsi que l’AU a pris les décisions suivantes :
- Diffusion d’une résolution condamnant ce qui s’est passé au Rectorat le vendredi 27 mai 2016 ;

- Subordination de l’interruption de la procédure disciplinaire à l’envoi par la CESL d’une lettre de demande d’excuses.

Des revendications sociales sont en train de peser négativement sur les calendriers pédagogiques. Beaucoup d’UFR ont déjà accusé un grand retard. L’urgence est de trouver les moyens de résorber ce retard. Rien ne justifie le prolongement de la crise actuelle. Le spectre de la session unique commence déjà à planer sur l’année.

J’invite les étudiants à reprendre le chemin des amphithéâtres. La Direction du CROUS reste ouverte à la recherche concertée de solutions. A la dernière réunion de négociations tenue le jeudi 9 juin 2016 au Rectorat, réunion que j’ai convoquée et présidée en tant que facilitateur, le Directeur du CROUS et ses collaborateurs ont réitéré à la CESL (présente) leur engagement à satisfaire progressivement les revendications posées.

St Louis, le 13 juin 2016