Adéquation formation-emploi : La Chine offerte en exemple à l’Afrique

Pour une formation répondant aux besoins du monde professionnel, la Chine a réussi là où l’Afrique se cherche encore. Les responsables de l’empire du milieu qui participaient au troisième forum Investir en Afrique ont partagé leur expérience dans le domaine de la formation-emploi avec l’Afrique qui peut s’en inspirer. La Chine est devenue l’un des pays les plus développés avec une jeunesse active participant à la création de richesses.

Cela est dû en bonne partie, à son système, éducatif qui répond aux attentes du monde de l’entreprise. Participant à un panel sur le thème « Développer les compétences pour la main-d’œuvre actuelle et future de l’Afrique : repenser les méthodes d’acquisition de compétences et des services de l’éducation », des responsables du système éducatif chinois ont expliqué les raisons de leur réussite pouvant inspirer l’Afrique qui peine à trouver sa voie.

Le vice-président de la société d’enseignement de Chine, Suchao Maz, a confié que son pays donne une priorité à l’enseignement professionnel, car les jeunes ont besoin d’avoir des diplômes et une compétence pour s’intégrer dans le milieu du travail. « Dans les années 1990, nous avons commencé à encourager la formation professionnelle. Avec cela, les compétences et la confiance des étudiants ont été améliorées de 15%. En 2006, le gouvernement a augmenté le financement de la formation professionnelle avec un fonds mis à la disposition de ce secteur », explique M. Maz qui rappelle que cela a permis de corriger les disparités entre milieu pauvre et riche en donnant une chance aux enfants des couches démunies. Pour lui, l’entreprise est aussi impliquée dans l’établissement des filières, car le gouvernement chinois a encouragé la collaboration entre les universités et le secteur privé. Même avis chez le professeur Hong Mei qui intervient dans le domaine technologique à Shanghai depuis 28 ans. Elle soutient que la formation professionnelle est très importante pour la Chine qui a aussi mis l’accent sur les populations pauvres pour leur permettre d’avoir une compétence et un savoir faire utile à leur intégration dans le milieu des entreprises. Les compétences des formateurs sont aussi renforcées et toutes les 5 années au maximum, ils sont obligés d’aller dans les entreprises pour s’imprégner des besoins de ces dernières. Collaboration université-entreprises Compte tenu de ces avancées chinoises, Louis Benveniste de la Banque mondiale demande à l’Afrique de prendre exemple sur le modèle chinois. Car le continent a une forte population jeune qui doit être formée en fonction des besoins du milieu professionnel. Il affirme qu’en Chine, il y a 30 ans, seuls 4% des élèves atteignaient le niveau de l’université, mais actuellement le taux a dépassé les 30%. Selon M. Benveniste, le lien entre le monde des affaires et celui de l’enseignement est très important. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, a reconnu qu’en Afrique il y a des obstacles dans le domaine de l’enseignement, car 89 millions de jeunes africains ayant entre 12 et 17 ans n’ont pas accès à l’école. Il a aussi indiqué que seulement 7% des élèves africains arrivent au niveau de l’enseignement supérieur. Abordant les problèmes d’emplois, le professeur Mary Teuw Niane regrette que seuls 30% des étudiants africains soient dans les filières scientifiques et technologiques stratégiques pour l’émergence du continent. Le ministre de l’Enseignement supérieur du Sénégal propose ainsi à l’Afrique d’envisager le développement des technologies digitales.