Recherche agricole : L’Isra homologue 15 nouvelles variétés de riz

L’antenne régionale de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) de Saint-Louis a homologué, hier, quinze nouvelles variétés de riz dénommées « Isriz ». Un pas de géant vient d’être franchi par la recherche dans le domaine de la riziculture. Hier, le Sénégal a homologué quinze nouvelles variétés de riz dénommées « Isriz », fruit de l’équipe de recherche de l’antenne de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) de Saint-Louis.

Docteur Abdou Aziz Mbaye, directeur du centre de recherche agronomique de l’Isra de Saint-Louis, a indiqué que ces variétés sont issues d’une « sélection rigoureuse en station et en milieu paysan ». Des organismes comme la Saed et la Direction régionale du développement rural de Saint-Louis ont été associés au processus. Oumar Ndaw Faye, responsable du projet filière riz à l’ISRA de Saint-Louis qui a dirigé les études, souligne que la variété « Isriz » est une gamme de riz tolérante aux stress abiotiques, c’est-à-dire à la salinité et aux basses températures et répond aux exigences des consommateurs sénégalais. Il ajoute que ces variétés ont des rendements meilleurs qui peuvent atteindre 13 tonnes à l’hectare. Les chercheurs ont divisé ces variétés en quatre catégories : cinq variétés aromatiques (Isriz 1, 2, 3, 8 et 9), six variétés à très bonne qualité de grain pour la transformation et la cuisson (Isriz 4, 5, 6, 7, 12 et 15), deux variétés tolérantes à la salinité (Isriz 10 et 11) et deux variétés tolérantes aux basses températures (Isriz 13 et 14). Pour s’assurer que les Sénégalais vont apprécier ces variétés de riz et de la qualité, des tests organoleptiques ont été effectués à l’Institut de technologie alimentaire ainsi que des tests de cuisson et de dégustation ainsi que des analyses de la qualité des grains dans différents laboratoires. Les acteurs de la filière ont salué ces résultats de la recherche qui constituent un grand bond en avant dans l’ambition du Sénégal d’atteindre l’autosuffisance en riz. Ils soutiennent que ces quinze variétés prennent en compte toutes les zones agroécologiques du Sénégal de même que la saisonnalité des cultures. Elles viennent enrichir le catalogue variétal du Sénégal en offrant aux producteurs une palette de choix dans les variétés à cultiver, eux qui privilégiaient la variété Sahel 108 qui a comme avantage jugé plus rentable avec un cycle court. Avec des rendements moyens en milieu paysan de 8,5 tonnes, ils espèrent augmenter sensiblement leurs productions et conséquemment leurs revenus. De plus, ces variétés ont un coefficient de transformation de 71 % contre 58 % pour le Sahel 108. Oumar Bouya Niang de Mbogan et Ala Diop de Dagana, deux grands producteurs, affirment avoir adopté ces variétés. Ils n’attendaient que leur homologation pour procéder à la culture à grande échelle. Ils ne doutent pas un instant qu’ils seront suivis par d’autres producteurs qui ont eu vent du bon comportement végétatif et des rendements intéressants. « Grâce à ces résultats, nous allons enfin sortir de la tyrannie du Nerica », s’est félicité Modou Thiam de l’Unis. Ces recherches ont été menées dans le cadre du programme Isra/Koica mis en œuvre en partenariat avec l’Agence coréenne de coopération internationale pour un financement de 500 millions de FCfa.